A Sète, on est Sétissime ! Le sétois d’adoption Gaël Serre rend hommage à son port d’attache en la Chapelle du Quartier haut qu’il a remodelée pour l’occasion. D’abord en perçant les murs obscurs du lieu de lumineux vitraux imaginaires et d’une rosace en trompe-l’œil d’où l’éclairage irradie comme par magie. Ensuite, en dressant dans la nef une table prête pour un banquet où se mêlent rakus en céramique, assortis de couverts ouvragés, et de binaires hippocampes géants en bronze aux formes baroques et flamboyantes.
Au-dessus, rayonne un mobile solaire en aluminium coloré. C’est assez dire si la chapelle nous offre une nouvelle physionomie, d’autant que nous y attend une vierge qui nous tourne le dos, mais dont on peut voir les traits en montant dans le chœur. La vierge qui domine la ville, au faîte de l’église St-Louis toute proche. Le chœur divulgue une vague de rakus entrecoupées de diverses vierges, empruntées à la dévotion universelle du culte maternel. La nef latérale est occupée par 24 petites peintures prises sur le vif à partir d’un point fixe du canal sétois (avec la vierge du quartier haut en point de mire) durant 24 h successives.
De l’autre côté, de grands tableaux nous familiarisent avec l’univers pictural de l’artiste, ses intérieurs de prédilection, lequel ne renie pas sa dette envers ses illustres aînés : Matisse, Dufy, Léger car aucun artiste un tant soit peu contemporain, ne peut se démarquer de l’Histoire de l’art. Un peu plus loin, des œuvres plus sombres nous font assister à une orgie sous-marine. Car la production de Gaël Serre est empreinte d’humour, mais aussi de joie de vivre communicative.
À l’accueil, nous attend une sorte de cabinet d’amateurs où l’artiste a extrait, de sa féconde production, quelques natures mortes au petit déjeuner et des scènes de la vie plaisancière sous le soleil et sur le sable méditerranéens, comme pour nous inviter à une pause lumineuse. C’est pour nous mettre en appétit avant le festin visuel qui nous attend à l’intérieur où l’on notera la présence d’un vrai vitrail, mais posé au sol.
Terminons en précisant que ce travail a sollicité la collaboration de nombreux artisans dont un bronzier, un céramiste et un maître verrier afin que cette expo puisse prendre forme, matière, lumière, transparence et surtout couleurs, dont l’artiste n’est point avare.
BTN
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