Pourquoi proposer des spectacles majoritairement en extérieur ?
Pour créer une dimension réellement humaine, tous les lieux sont à cinq minutes les uns des autres à pied, et ont leur propre ambiance : quand nous sommes sous les marronniers du parc, ce n’est pas la même chose que lorsque nous sommes dans une cour d’école ou en déambulation dans les rues de notre petite cité méditerranéenne. Le festival se tiendra dans une quinzaine de lieux dans le centre-ville de Lodève, pour la plupart dehors au sens strict de l’espace public. Mais nous proposons aussi du cinéma, un concert dans la cathédrale ou encore la dernière création circassienne de la compagnie Kiaï , qui se jouera dans un gymnase.
Sur les 70 rendez-vous proposés par le festival, pouvez-vous nous donner quelque temps forts ?
Dans la programmation IN, nous avons donc, la compagnie de cirque Kiaï dont la spécialité est l’utilisation du trampoline, accompagné par un jeu de projections vidéo et de mapping et donnant un style particulier à leur dernière création : Loops. Nous accueillerons aussi Les petites épopées de la Compagnie Le Doux Supplice, un cirque chorégraphique avec une dizaine d’acrobates, un danseur et un boxeur. Nous aurons encore un très beau spectacle de théâtre de rue proposé par la Compagnie La baleine Cargo, qui emmènera le public dans une sorte d’insurrection politique, mêlant chant, théâtre et danse. Ce spectacle aura la particularité d’être joué en langue des signes. Dans un tout autre registre, la Compagnie Arrangements Provisoires proposera deux performances, Ciel et L’instant n’a que nos gestes, des spectacles contemplatifs dans lesquels nous suivrons l’artiste dans un processus de création éphémère, fait de cordage et de bouts de bois. Nous proposerons aussi beaucoup de concerts, notamment un ciné-concert qui mettra en musique un documentaire ethnographique autour de Nanouk l’Esquimau, un petit vent de fraîcheur au cinéma. Il y aura enfin des concerts plus dansants avec Turfu qui mêle accordéon et musique électro, ou Pulcinella avec sa Guerre des boutons pour un bal endiablé.
L’idée est de constituer une programmation dans laquelle un visiteur peut, quels que soient ses goûts, trouver l’entrée qui lui convient et surtout susciter la curiosité spectateurs, pour attirer un public plus large qui pourra découvrir en parallèle du festival, la ville de Lodève et son environnement. Sur l’ensemble des spectacles, un tiers seront payants et deux tiers seront entièrement gratuits.
Vous décrivez le prélude du festival comme « allégé » dans votre édito en raison des contraintes budgétaires. Comment ces contraintes ont-elles pesées dans l’organisation de Résurgence cette année ?
Cette année, nous avons connu une baisse budgétaire, notamment liée à la modification de la politique du Département de l’Hérault, qui a arrêté son soutien. Nous nous sommes alors demandés comment maintenir les quatre jours du festival, notre décision a été de conserver sa durée tout en proposant une ouverture allégée le jeudi soir. Cette année, un seul spectacle est prévu le jeudi soir dans le IN, cependant, plusieurs concerts sont prévus dans le cadre du OFF, portés par les guinguettes du parc. Malgré une ouverture plus tardive et moins dense le jeudi soir, nous retrouverons vendredi, samedi et dimanche le format et l’intensité habituelle du festival.
Pour finir, comment se traduit cette ambiance si spécifique à cette grande fête du spectacle qu’est Résurgence ?
Nous cherchons vraiment à proposer un festival à taille humaine, avec une grande convivialité et où il est possible de passer très facilement d’un spectacle à un autre. Il sera également possible de prendre le temps de boire un verre aux guinguettes, de se rencontrer, de discuter… Nous tenons effectivement à proposer un espace intense dans lequel on peut enchaîner les spectacles en journée et danser jusque tard le soir. Toujours dans une ambiance chaleureuse, qui fait que personne ne sera noyé dans le festival.
Recueilli par Eva Gosselin et Nathan Bouyssou