Après Katte une tragédie aux accents raciniens particulièrement réussie, Jean-Marie Besset renouvelle l’expérience des alexandrins avec Hélène aux accents cornéliens, la politique triomphant de l’amour.
En juin 1940, les Allemands envahissent la France, c’est l’exode. Le gouvernement se réfugie à Bordeaux. Ils sont tous là le vieux Pétain, De Gaulle, Weygand, Mandel et Reynaud. Tiraillés entre le Maréchal qui veut stopper la guerre et le jeune général qui veut continuer coûte que coûte. Dans ce huis clos, une figure féminine, Hélène de Portes la fougueuse et influente maîtresse de Reynaud pousse son amant à la négociation avec l’ennemi.
Érudit et passionné d’histoire, Jean-Marie Besset avait ce sujet en projet depuis des années. Sur le fonds, on comprend bien l’auteur, il tenait là une intrigue solide. L’avenir de la France se jouait là. Il y eut un avant 1940, France puissante et un après, nettement moins prestigieux. Sur la forme, l’alexandrin on est un peu réservé, l’alexandrin semble un peu forcé et devient parfois capillotracté. Les dialogues entre les différents protagonistes dans une langue très contemporaine s’y prêtent moins. Mathilde Bisson est une Hélène pétillante dans un rôle qui semble avoir été taillé sur mesure pour elle. En dehors de De Gaulle, qui ne semblait pas attiré par la bagatelle, ces messieurs sont tous sous le charme. Et le public aussi.
MCH
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