Cet été, la ville de Narbonne et le Parc naturel régional de la Narbonnaise s’associent pour présenter l’artiste plasticien Enrique Ramírez. Avec Lauso la mare e tente’n terro, l’artiste chilien nous invite à regarder la mer alors qu’elle est au coeur des bouleversements climatiques.
Né à Santiago au Chili, Enrique Ramírez est un artiste à l’envergure internationale. Il a étudié la musique populaire et le cinéma dans son pays d’origine avant de rejoindre le Studio National des Arts contemporains – le Fresnoy, en 2007. Ses oeuvres ont côtoyé les salles des plus grands musées du monde : Palais de Tokyo, Centre Pompidou, Fondation Louis Vuitton, Museo Amparo au Mexique, Ramírez a également participé à la 57ème exposition internationale de la Biennale de Venise et est actuellement nommé au prix Marcel Duchamp 2020.
Si son travail plaît autant cela tient surement à la multiplicité de son art, toujours au service de la poésie. Vidéo, photographie, installations : toutes ces techniques sont exploitées pour rendre compte d’un récit poétique. Entre songe et réalité, Enrique Ramírez nous fait voyager entre les territoires, les époques, les histoires. L’image et le son lui permettent de construire des intrigues foisonnantes où la poésie et le politique sont en équilibre.
Du lien entre le temps et les océans
Car l’œuvre d’Enrique Ramírez n’est pas que belle, elle sert un propos. L’artiste aborde très souvent la thématique de la montée des océans, du changement climatique. Il base son imaginaire à partir de la mer, espace mémoriel en perpétuel mouvement où s’entrecroisent voyages, conquêtes ou flux migratoires.
« Fais l’éloge de la mer et tiens-toi à terre » est la traduction d’un verbe provençal, titre de l’exposition présentée à Narbonne. Les marins racontaient alors que la Méditerranée était une mer au milieu des terres. Alors, elle séparait et unissait le monde. Enrique Ramírez s’inspire de ces quelques mots et interroge la manière dont la mer modifie notre rapport et notre relation à la terre. Il puise dans ce terrain des questions et des réflexions sur les cycles du temps et de la mémoire. Le temps des hommes se confronte alors à celui, plus long, de la nature et aux images de la mer et du vent.
Vidéos et lithographies, présentées pendant l’exposition, composent des traversées dans un monde mouvant, qui nous échappe, change et se réinvente sans cesse. Invité en résidence par le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, Enrique Ramírez a poursuivi son exploration de la Méditerranée sous la forme d’un projet transdisciplinaire intitulé « La Mer Monte ». Il y aborde l’impact du changement climatique et notamment l’élévation du niveau de la mer. Les oeuvres créées à cette occasion donnent lieu à l’édition d’un disque intitulé Collapsing Surging, et sont présentées lors de l’exposition. Un livre, du même titre, accompagne également les créations de l’artiste plasticien. Il rassemble des photographies et poèmes d’Enrique Ramírez.
narbonne.fr
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